gestion des eaux pluviales

Quel est le rôle du chéneau encaissé toiture dans la gestion des eaux pluviales ?

Dans les bâtiments modernes ou anciens, bien gérer l’eau de pluie est très important pour que le bâtiment dure longtemps. Un élément clé, souvent oublié, est le chéneau intégré au toit. Contrairement aux gouttières visibles, il est caché dans le toit et sert à récupérer et diriger l’eau de pluie vers les tuyaux d’évacuation. L’Agence Qualité Construction indique que 27% des problèmes d’humidité dans les bâtiments sont causés par des problèmes avec les systèmes d’évacuation d’eau, et les chéneaux intégrés sont souvent la partie la plus fragile. On les trouve souvent dans les immeubles de style haussmannien, les bâtiments anciens et les constructions modernes avec un design simple. Ce système discret a besoin d’attention lors de sa conception et de son entretien. Cet article explique comment il fonctionne, ses avantages, ses détails techniques et comment bien l’utiliser pour gérer au mieux l’eau de pluie.

Définition et fonctionnement du chéneau encaissé : un système intégré à la structure

Un chéneau encaissé est très différent des autres systèmes pour évacuer l’eau de pluie car il est intégré au bâtiment et fonctionne d’une manière spéciale. Sa forme unique le rend partie de la structure même. Au lieu d’être fixé au bord du toit comme une gouttière normale, le chéneau encaissé est directement inclus dans le toit, formant un canal dans l’épaisseur du bâtiment. Il a souvent une base (en béton ou en bois) recouverte d’un matériau imperméable (zinc, plomb, membrane EPDM), des côtés qui définissent sa taille, et parfois un rebord pour protéger les bords du haut. Cela crée un vrai canal caché qui peut recueillir beaucoup d’eau.

L’eau s’écoule grâce à un bon équilibre entre la taille du chéneau et la vitesse d’évacuation. La taille d’un chéneau encaissé est calculée avec des règles précises, en tenant compte de la surface du toit, de la quantité de pluie dans la région et de la capacité des tuyaux de descente. Selon les règles de construction (DTU 40.5), sa surface doit être d’au moins 1 cm² par mètre carré de toit, avec une pente régulière d’au moins 0,5% vers les sorties d’eau.

Empêcher l’eau de rentrer dans le bâtiment si le chéneau est bouché. Les détails techniques changent avec le temps et le type de bâtiment. Dans les immeubles de style Haussmann, les chéneaux cachés sont souvent en zinc avec des attaches et sont assez larges (jusqu’à 80 cm) avec une pente faible. Les bâtiments récents utilisent plutôt des matériaux plus modernes comme les membranes EPDM ou en plastique qui empêchent l’eau de passer sans avoir besoin de soudures. Les grands immeubles ont parfois des chéneaux à différents niveaux pour mieux répartir l’eau et éviter trop de pression en bas. Besoin de couvreurs autour de moi pour des travaux ? Art Toiture est à votre disposition.

Avantages et inconvénients du chéneau encaissé dans l’architecture moderne

Choisir un chéneau intégré demande d’examiner attentivement ses avantages et inconvénients, surtout dans certains types de bâtiments.

L’attrait esthétique est la raison principale pour laquelle les architectes le préfèrent. En cachant complètement l’évacuation de l’eau de pluie, il garde les lignes du bâtiment propres et met en valeur les murs sans les gouttières visibles. Cette discrétion est très utile pour les bâtiments anciens protégés, les constructions modernes simples ou les projets avec des règles esthétiques strictes. Une étude montre que la plupart des architectes choisissent ce système pour son apparence.

Il offre aussi une bonne protection contre les chocs et les dégâts. Étant intégré au bâtiment, il est protégé contre les objets qui tombent ou les accidents qui abîment souvent les gouttières classiques. Cette solidité est importante pour les bâtiments publics, les écoles ou les lieux exposés à de mauvaises conditions météo, comme les montagnes avec beaucoup de neige, où les gouttières extérieures peuvent être endommagées par la neige qui tombe.

Un gros problème de ce système est qu’il est difficile d’accès. Il est compliqué de vérifier et de nettoyer souvent les chéneaux cachés. D’après la Fédération Française du Bâtiment, 63% des problèmes avec ces chéneaux sont causés par un manque d’entretien, comparé à seulement 31% pour les gouttières normales. Cette difficulté d’accès fait qu’on les oublie, et les feuilles et autres saletés s’accumulent, ce qui peut bloquer le chéneau et causer de grosses fuites avant qu’on ne s’en rende compte.

Conception et dimensionnement : les règles essentielles pour un système efficace

Un chéneau encaissé qui fonctionne bien est le résultat d’une bonne planification qui suit des règles d’eau et des techniques spécifiques. Ces règles sont importantes pour qu’il dure longtemps et fonctionne correctement.

Calculer la taille nécessaire est l’étape la plus importante pour bien le dimensionner. La norme NF EN 12056-3 explique comment faire ces calculs. On utilise la taille du toit à drainer, la quantité de pluie locale et la forme du toit. En France, on utilise souvent une quantité de pluie de 3 litres par minute et par mètre carré, mais on augmente cette quantité dans les régions où il pleut beaucoup. Par exemple, pour un toit normal de 100m², le chéneau doit avoir une taille d’au moins 100cm² et être assez profond pour gérer les changements de quantité d’eau quand il pleut fort.

Le choix des matériaux est très important pour que le système dure longtemps. Le zinc est souvent le meilleur matériau pour les chéneaux parce qu’il est facile à travailler, résiste à la rouille et se répare tout seul en créant une couche protectrice. Pour qu’il dure le plus longtemps possible, il est conseillé d’utiliser une épaisseur d’au moins 0,65mm (zinc n°12) dans des conditions normales, et de 0,8mm dans les endroits pollués ou près de la mer.

L’installation est facile et assure l’étanchéité pendant au moins 30 ans si les instructions du fabricant sont suivies. La solidité à long terme dépend de certains points importants. Il faut absolument respecter une pente d’au moins 0,5% sur toute la longueur, sans partie plate ou inclinée dans le mauvais sens. Des espaces de 2 à 3mm, couverts par une bande, doivent être placés tous les 12 mètres pour gérer les changements de taille causés par la température. Chaque gouttière doit avoir des sorties de secours assez grandes et bien placées pour évacuer l’eau en cas de forte pluie, évitant ainsi les fuites à l’intérieur du bâtiment.

Pathologies courantes et solutions préventives

Les gouttières intégrées ont des points faibles particuliers qui peuvent être évités avec des solutions adaptées si on les connaît bien.

Le problème le plus courant, c’est l’eau qui s’infiltre à cause de fissures. Avec le temps, la structure du bâtiment et le revêtement étanche bougent différemment, ce qui peut créer de petites fissures dans les matériaux durs ou des déchirures là où ils se rejoignent. On ne voit pas ces problèmes de l’extérieur, mais on remarque souvent des traces d’humidité sur les plafonds ou les murs à côté. Pour éviter cela, on peut utiliser des matériaux très souples, comme les membranes EPDM (qui peuvent s’étirer jusqu’à 300%), ou prévoir des joints de dilatation pour les matériaux métalliques plus rigides.

L’accumulation de déchets est un risque constant. Les feuilles, les petites branches, la mousse et les excréments d’oiseaux s’entassent surtout dans ces gouttières difficiles d’accès. Si on ne les nettoie pas régulièrement, ces déchets forment un mélange acide qui abîme plus vite les matériaux et bloque l’écoulement de l’eau. On peut installer des grilles pour empêcher les feuilles d’entrer dans la gouttière et des protections au niveau des sorties d’eau. Le mieux est de vérifier et de nettoyer complètement les gouttières tous les six mois.

Les dommages causés par le gel et le dégel demandent des mesures spéciales. Dans les zones où il fait froid, l’eau qui reste dans une gouttière bouchée peut geler et abîmer les matériaux en se dilatant. Ces périodes répétées de gel et de dégel sont la principale raison pour laquelle les gouttières en zinc se déforment et les supports en pierre se fendent. Pour régler ce problème, on peut installer des câbles chauffants qui s’ajustent automatiquement (ils consomment généralement 10 à 20 watts par mètre). Il faut aussi s’assurer que la gouttière a une pente régulière et qu’il n’y a pas d’endroits où l’eau peut s’accumuler.

Maintenance et rénovation : garantir la pérennité du système

Pour qu’un chéneau intégré dure longtemps, surtout parce qu’il s’abîme facilement, il faut l’entretenir régulièrement et faire des vérifications pour éviter les problèmes.

Il faut respecter un planning précis pour vérifier le chéneau. Au moins deux fois par an, c’est nécessaire : au printemps (après que le pollen soit tombé) et en automne (après la chute des feuilles). Pendant ces vérifications, il faut nettoyer complètement le chéneau, enlever tout ce qui bloque, vérifier que les surfaces étanches et les jointures sont en bon état, et vérifier que l’eau s’écoule bien. Pour rendre cet entretien plus facile, il est utile d’installer des accès discrets mais pratiques quand on construit le bâtiment ou qu’on le rénove.

On peut réparer seulement les parties abîmées. Il existe des méthodes modernes pour réparer sans tout enlever, comme utiliser des résines spéciales ou des membranes qui collent facilement sur les vieux matériaux. Ces solutions permettent de prolonger la durée de vie d’un chéneau qui vieillit. Ces réparations ciblées coûtent moins cher que de tout refaire et sont parfaites pour les bâtiments anciens où il est important de garder les éléments d’origine.

Après 30 ou 40 ans, il est souvent nécessaire de refaire complètement le chéneau. Cela implique de contrôler et réparer la base, puis d’installer un nouveau système pour empêcher l’eau de passer. Aujourd’hui, on utilise souvent des matériaux classiques comme le zinc ou le cuivre pour ce qu’on voit, avec des systèmes modernes (membranes artificielles) pour le dessous et les côtés. C’est un bon compromis entre le look d’avant et l’efficacité d’aujourd’hui.

En résumé, le chéneau intégré au toit est plus qu’un simple moyen d’évacuer l’eau de pluie. C’est une construction complexe qui combine une belle apparence discrète et l’évacuation de l’eau. Même s’il est parfois difficile à entretenir, il s’intègre bien au bâtiment et le protège des éléments, ce qui en fait un bon choix pour certains bâtiments. Mais pour qu’il dure longtemps, il faut bien le concevoir dès le départ, suivre les règles de construction et l’entretenir régulièrement. Si on fait attention à ces points, les propriétaires et les responsables de bâtiments peuvent faire de cet élément, qui pourrait être un problème, un atout qui protège leur bâtiment des dégâts causés par le mauvais temps.